Marie-Claude Filliol-Manuel est vétérinaire officielle pour la DDETSPP[1] de Savoie où elle assure les missions d’inspection sanitaire de 2 abattoirs depuis 8 ans. Elle a accepté, sur proposition de l’ENSV-FVI, de participer à une expertise court-terme de 10 jours auprès des partenaires marocains de l’ONSSA[2], majoritairement opérée selon un mode distanciel, complétée par une mission terrain de 3 jours fin septembre à Rabat. Elle raconte son expérience.
Marie-Claude Filliol-Manuel is an official veterinarian for the DDETSPP of Savoie, where she has been responsible for the sanitary inspection of 2 slaughterhouses for 8 years. She agreed, on a proposal from the ENSV-FVI, to participate in a short-term 10-day expertise with the Moroccan partners of ONSSA, mainly operated on a distance basis, supplemented by a 3-day field mission at the end of September. She speaks about her experience.
Quel était l’objectif de votre mission auprès de l’ENSV-FVI et pourquoi l’avoir acceptée ?
MCF : Cela fait maintenant 8 ans que je travaille au plus près du terrain, en contrôlant pour le compte de la DDETSPP un abattoir de 3 000 tonnes, et un second de 100 tonnes au sein du département de la Savoie. J’avais envie de revenir aux fondamentaux de l’inspection sanitaire en abattoir. Or, cela tombait très bien, car la mission proposée était celle de produire un guide d’inspection ante et post mortem des viandes rouges dans les abattoirs au Maroc. Pour mener à bien cette mission, qui se déroulait majoritairement en distanciel, j’ai eu le plaisir de retrouver mes cours de formation initiale que j’avais donc quittés depuis quelque temps, afin de répondre au mieux aux attendus de la partie marocaine. Le guide finalisé de 266 pages est notamment le fruit des apports d’Alain Gonthier, professeur à VetaAgro Sup. Les partenaires ont fait valoir qu’un document illustré leur serait bénéfique ; je l’ai donc énormément illustré, pour qu’il soit le plus pratique et digeste possible.
[1] Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations
[2] ONSSA : office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires du Royaume du Maroc, dans le cadre d’une assistance technique européenne avec AESA et OPERA.
Qu’est-ce qui vous a particulièrement étonnée au cours de cette mission de 10 jours, menée tant en visioconférence que sur le terrain ?
MCF : Une des grandes surprises aura certainement été la présentation du guide aux techniciens d’abattoirs marocains lors de ma mission au Maroc. Je n’avais pas été prévenue que 300 personnes (chefs de division, de service vétérinaires et techniciens) suivraient cette présentation en visioconférence. J’ai été impressionnée par l’intérêt et la pertinence des retours… autant que par la quantité de ce public réuni par l’ONSSA. Ce que j’ai particulièrement apprécié également est la visite de l’abattoir de Casablanca que les partenaires avaient organisée pour moi. Elle m’a permis de comparer concrètement le fonctionnement des 2 systèmes sanitaires en abattoir. La visite terrain correspond à l’aboutissement de la mission. Je remercie l’ensemble des personnes qui ont rendu cette visite possible.
Aviez-vous déjà réalisé des missions à l’international auparavant ? Est-ce que vous le conseilleriez autour de vous ?
MCF : Bien que disposant clairement d’une appétence pour l’interculturalité et l’international, je n’avais jamais saisi l’occasion de réaliser de missions pour le compte de l’ENSV-FVI. Je trouve très gratifiant d’avoir les retours positifs des agents marocains avec qui et pour qui ce guide a été produit. C’est aussi une respiration dans le travail du quotidien, avec une replongée dans les bases théoriques et un comparatif des aspects pratiques en France et au Maroc. Cette expérience est propice à l’agent, bien sûr, qui revient plus motivé dans son quotidien après avoir vécu une expérience enrichissante, mais aussi pour sa structure toute entière, car l’expert a ainsi l’occasion de ré-aiguiser ses compétences pour les partager à un nouveau public. J’encouragerais donc bien volontiers mes collègues à saisir cette opportunité de missions à l’international.
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